
l'émergence des free parties en Angleterre
Il est difficile de cerner exactement comment ce mouvement est arrivé en France, mais les free parties en Angleterre (appelées aussi « teuf » ou « rave ») ont joué un rôle très important dans l’essor de ce mouvement et de l’utilisation des sound system comme technique de sonorisation.

En 1989, le gouvernement britannique effrayé par les musiques électroniques entend interdire un nouveau genre musical : l’acid house qui est prohibée sur les ondes britanniques, et est selon Margaret Thatcher « un fléau à éradiquer ».
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Logo des Spiral Tribe
Flyer d'une free-party
Flyer d'une free-party
Dès 1990, le collectif Spiral Tribe va se former et alors donner naissance à la « free party » : des fêtes techno clandestines à prix libre et où l’adresse est donnée à la dernière minute. Ces fêtes illégales pouvaient ramener jusqu’à 20 000 personnes, et ont vite gagné en popularité pour les londoniens qui n’avaient pas les moyens d’entrer dans les boîtes de nuits, et qui voulaient écouter un tout autre genre musical. Cela a permis l’essor de musiques underground également, car permet de faire des fêtes partout où l’on voulait.
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Ces raves ont alors permis l'abolition de toutes les contraintes liées aux clubs, à savoir : pouvoir monter le volume sonore au-dessus du nombre de décibels légalement autorisé, inviter plus de participants que ce que le lieu permet, faire durer l’évènement plus longtemps que les horaires légales car le gouvernement Thatcher a imposé depuis 1981 la fermeture des clubs à 2h du matin maximum. En bref, de laisser les participants et organisateurs faire la fête comme ils l'entendent.
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En mai 1992, les Spiral Tribe participent au festival de Castle Morton, un des plus grands événements de cette époque qui rameuta jusqu'à 30 000 personnes. A la fin du festival, les membres sont arrêtés et inculpés sous la charge de « conspiration en vue de créer un trouble à l'ordre public »
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Petit à petit, ces free-party deviennent de plus en plus médiatisées, et le gouvernement anglais décide d'adopter une nouvelle loi : le "Criminal Justice and Public Order Act", qui interdit tout rassemblement de plus de 20 personnes sur un fond de musique répétitive.
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Afin d'échapper à la répression des rave londoniennes, le collectif décide de quitter l’Angleterre pour lancer le mouvement en Europe, et organiser également plusieurs « teknival » (mélange de techno et festival) :
De la France à l’Italie, en passant par l’Allemagne jusqu’aux pays de l’Est, les Spiral Tribe ont réussi à charmer l’Europe par leur nouveau manière de faire la fête, celle de la fête libre et gratuite.
Ils ont inspiré, et aidé d’autres collectifs à se créer, notamment en France avec les Heretik, qui reprendront le mouvement et donneront des free-party légendaires qui marqueront le pays. (comme avec la Molitor Party en 2001, fête illégale de 2 000 personnes organisée dans une piscine désaffectée, qui s'est tenue en plein Paris)
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Le sound system est alors devenu essentiel à cette fête libre, pouvant se transporter facilement (à bord de camions), il peut être monté ou démonté en quelques heures seulement pour laisser place ensuite à une fête techno illégale rassemblant plusieurs milliers de personnes venus pour la même chose : danser et partager leur amour de la musique, tout en revendiquant des valeurs libertaires.

Molitor Party, 2001